Cinq axes pour développer la langue écrite
La finalité de toutes les activités d’orthographe est d’outiller les élèves pour qu’ils soient capables de porter un regard réflexif sur leurs propres écrits, d’y repérer, identifier et corriger d’éventuelles erreurs. Pour développer la langue écrite chez les élèves, différents types d’activités peuvent être proposées, en lien avec un ou plusieurs des domaines suivants.
– La phonographie concerne les relations entre les phonèmes et les graphèmes. Un élève a atteint le stade de “l’écriture alphabétique conforme à la forme orale” lorsqu’il est capable de transcrire tous les sons d’un mot par des lettres correspondant à leur valeur sonore (ex. : *éléfen pour “éléphant”). Pour atteindre ce stade, l’élève doit disposer d’une bonne conscience phonologique, être capable de discriminer les sons entre eux, et comprendre le principe alphabétique (une graphème sert à transcrire un phonème). Cet apprentissage commence bien avant l’entrée à l’école primaire, par un travail oral, d’écoute et de manipulation de sons.
– L’orthographe lexicale a trait à la forme normée des mots tels qu’ils apparaissent dans le dictionnaire. La constitution d’un lexique mental repose notamment sur des stratégies d’analyse et de mémorisation qu’il s’agit de construire et d’entrainer très tôt avec les élèves.
– L’orthographe syntaxique repose sur l’analyse des relations qui existent entre les mots au sein des phrases et sur l’application, en situation, des règles grammaticales.
Ces trois axes de l’orthographe peuvent être enseignés par le biais d’activités décontextualisées, au cours desquelles les élèves analysent des faits de langue, structurent leurs découvertes et s’entrainent à mobiliser les stratégies adéquates. Elles gagnent à être brèves et organisées régulièrement. Toutefois, elles ne suffisent pas pour amener tous les élèves à transférer leurs apprentissages en situation de production ou de correction de leurs propres textes.
– La production d’écrits s’articule avec les apprentissages orthographiques. Pour cela, il est intéressant de distinguer, en classe, les différentes composantes du processus d’écriture : planification, mise en texte, révision du contenu, correction de la forme. C’est au cours de cette dernière étape seulement, après avoir travaillé son texte en profondeur du point de vue du contenu, que l’élève focalise son attention sur la forme normée des mots qu’il a écrits. La production régulière de textes signifiants, adressés à un lecteur authentique, donne du sens à la relecture orthographique.
– Le rapport à l’écrit est la relation (favorable ou défavorable) que l’élève entretient avec l’écriture. Elle constitue le substrat sur lequel se construisent les connaissances et compétences. La manière de mener les activités d’écriture et d’orthographe, le regard que l’enseignant porte sur les textes des élèves influencent significativement leur rapport à l’écrit.
Les outils diagnostiques permettent à l’enseignant d’observer les compétences des élèves dans ces cinq domaines, en début et en fin d’année.